Trame noire : comment réduire la pollution lumineuse dans son jardin

Pour le bien-être de nombreux animaux

Vous ne connaissez pas la trame noire, ni l'importance qu'elle a pour la biodiversité ? Cet article va vous éclairer... 💡😉

Il va vous aider à en comprendre les enjeux et comment réduire la pollution lumineuse, à votre niveau. Tout jardin, terrasse, balcon est l'occasion de s'interroger sur son intégration à la trame noire. 

Vous connaissez la trame verte et bleu ? Elle fait référence aux continuités écologiques en terme de milieux naturels terrestres et aquatiques. Elle est importante pour limiter la fragmentation des habitats, et favoriser le déplacement des animaux.

La trame noire, quant à elle, fait référence aux continuités écologiques nocturnes. 

En effet, les lumières artificielles (éclairage public, intérieur et extérieur des bâtiments, enseignes lumineuses, ...) créent une pollution lumineuse qui fragmente les habitats des animaux nocturnes. Mettre en place des actions pour réduire cette pollution lumineuse est donc nécessaire à la préservation de la biodiversité.

Pour information, il existe d'autres trames intéressantes à préserver pour favoriser le vivant :

• La trame turquoise qui s'intéresse aux continuités écologiques communes aux trames verte et bleu. Elle concerne tout particulièrement les amphibiens.
• La trame brune qui s'intéresse aux continuités écologiques des sols.
• La trame blanche qui s'intéresse aux pollutions sonores.

Les impacts de la pollution lumineuse sur le vivant sont encore mal connus mais certains sont avérés, comme par exemple :

• Troubles des rythmes biologiques : moins de temps de repos des animaux diurnes, des oiseaux qui chantent en pleine nuit et s'épuisent, retard de la chute des feuilles, retard de métamorphose des têtard, ...
• Modification des comportements : insectes piégés près des lampadaires, attraction ou répulsion de certains poissons, ...
• Perte de ressources alimentaires : vision nocturne amoindrie chez les rapaces, diminution du temps de chasse de certaines chauves-souris, ...
• Fragmentation de l'habitat des espèces qui fuient la lumière.
• Perturbation des déplacements : la lune et les étoiles sont moins visibles.
• Mortalité accrue : collisions routières avec des mammifères éblouis, pression de prédation accrue sur certaines espèces, impacts des oiseaux migrateurs sur les fenêtres des bâtiments, ...
• Déséquilibre dans les relations entre espèces : proie/prédateur, pollinisation, ...
• Effets néfastes sur la santé : qualité du sommeil chez l'être humain, baisse de fertilité chez certains insecte, ...

Une véritable alternance jour/nuit est indispensable pour une majorité d'êtres vivants. C'est pourquoi il est important de réduire la pollution lumineuse.

Il est donc indispensable de s'interroger, collectivement et individuellement, sur comment réduire la pollution lumineuse.

Voici quelques idées de comment réduire votre pollution lumineuse à titre individuel et collectif (interpelez vos élus sur le sujet !).

A titre individuel :

• N'éclairer que ce qui est nécessaire : l'allée d'entrée mais pas la haie ou le bassin attenants, la terrasse pour le dîner mais pas les 5 arbres du jardin... Je sais, c'est joli un jardin éclairé, mais mettez-vous à la place de la petite faune : aimeriez-vous dormir toutes les nuits avec un phare dans la figure 🧐 ? Et pensez à fermer les rideaux ou les volets lorsque vous allumez la lumière à l'intérieur 😉.
• N'éclairer que le temps nécessaire : utilisez un va-et-vient pour pouvoir allumer et éteindre à chaque extrémité d'un chemin éclairé, par exemple.
• Bien choisir son éclairage : certaines ampoules sont moins nocives que d'autres pour la biodiversité. Privilégier les couleurs chaudes (moins de 3000 k) et les lumières faibles (moins de 25 lumens).
• Eclairer du haut vers le bas et non l'inverse. Les rayons lumineux ne doivent jamais dépasser l'horizontale. Idéalement, les maintenir dans un cône plus réduit que l'horizontale.
• Ne pas éclairer les points d'eau.

A titre collectif, ces principes restent valables. Vous pouvez interpeler vos élus, par exemple, pour :

• Veiller à ce que l'éclairage public n'éclaire que les trottoirs : les jardins des riverains n'en ont pas besoin et les voitures ont des phares pour éclairer la route.
• Ne pas éclairer les rue (ou diminuer l'éclairage) en plein milieu de la nuit.
• Veiller à ce que l'éclairage public soit bien orienté vers le bas.
• Demander à ce que les enseignes et vitrines des magasins soient éteints aux heures de fermeture.
• ...

J'espère que cet article vous a aidé à mieux comprendre l'importance de la trame noire.

N'oublions pas que l'éclairage artificiel a également des répercutions sur la consommation d'énergie (et donc le dérèglement climatique) et nous empêche de voir la lune et les étoiles 😢. 

Vous savez maintenant pourquoi et comment réduire la pollution lumineuse ! Nous pouvons tous agir.

Crédit photos et dessins : Sandrine Tellier sauf les photos suivantes prises sur une base d'images libres de droits : cigogne, hibou, serpent, renard, chauve-souris, poisson.

Sources :

https://www.ofb.gouv.fr/trame-verte-et-bleue

https://www.ofb.gouv.fr/trame-verte-et-bleue/trame-noire

https://www.ofb.gouv.fr/actualites/un-nouvel-indicateur-pour-mesurer-la-pollution-lumineuse

https://fne.asso.fr/dossiers/pollution-lumineuse-comment-preserver-la-nuit

Dessin interactif

https://horizondailes.com/2021/01/21/biodiversite-et-pollution-lumineuse/